lundi 9 octobre 2017

Cha' papote : La vitesse de lecture

On repassera sur la photo qui n'est pas la meilleure, mais c'est joli, en vrai !


Avant-propos : Ne faites pas trop attention à l’humour douteux qui se dégage du titre. Je n’ai pas pu résister à la tentation d’utiliser mon surnom (encore une fois !) pour un jeu de mots !

Bonjour à tous !
Que vous soyez de passage ou que vous me suiviez depuis plus ou moins longtemps, je vous écris mon premier article de papotage. Il me semble que c’est chose courante concernant les blogs (livresques ou non), mais de mon côté, après plusieurs années de blogging, c’est bien la première fois qu’un sujet s’impose à moi pour que j’en discute. Poser des questions de type existentielles ? Carrément ? Autrement, c’était le néant.
Bref ! Je n’ai pas écrit sur le blog depuis un bye, attendez-vous à ce que je sois bavarde. Pardon pour ceux qui préfèrent les articles courts, concis et allant direct au but, j’aime bien m’égarer pour revenir en force.
Donc revenons à notre sujet : la vitesse de lecture.

Je ne sais pas vous, mais personnellement, je lis assez vite. Je suis bien loin de certaines de mes collègues de blog qui lisent à une vitesse qui m’épate et m’effraie. Quand vient le temps des comparaisons du nombre de lectures par année, je suis toujours amusée de voir combien les plus grandes dévoreuses de la blogo ont pu lire. Ça me fascine !
Mais voilà, si je fais partie de ceux qui peuvent lire une centaine de romans par année, et sans complexe à la base, ce n’est pas le cas de tous. Certains en liront 200, 300 ou plus ! Ils font partie de cette catégorie que je viens de mentionner : des dévoreurs qui ont mon admiration et provoquent aussi un certain effroi. Parce que je les compare à mon expérience de lecture, et que de fait, je trouve que c’est un truc de fou de lire encore plus ! Mais je les admire, encore une fois.
Et puis, certains liront beaucoup moins que la centaine que je viens de mentionner. Et c’est bien normal ! Nous avons tous nos rythmes de lecture, de vie, qui influencent sur ce que nous pouvons lire et à quelle vitesse. Nous l’expérimentons souvent : les semaines chargées, c’est plus difficile. Pendant un weekend avec des potes, en amoureux, en famille, on ne lira pas non plus de la même manière. Il y a plein de paramètres qui font varier la vitesse de lecture.
Mais ça, c’est la généralité : vous lisez à un certain rythme dans l’année, pour un certain nombre de romans en moyenne, et ça varie un peu selon les périodes. Ok, d’accord.
(Note : j’ai vraiment l’impression de faire un exposé. C’est très perturbant, et en même temps, je crois que je m’éclate !)

Je discute souvent de ma passion pour la lecture avec les gens que je côtoie ou rencontre. J’ai toujours un truc à lire sous la main, dans mon sac, et on me voit rarement trimbaler le même bouquin d’une semaine sur l’autre. Les gens sont souvent surpris, la première fois qu’on discute du sujet, d’apprendre que je lis autant. Ce qui est devenu une habitude me revient donc parfois un peu en pleine face. Je ne le reproche pas du tout à ceux qui m’en font la remarque, puisque je suis aussi surprise de ceux qui lisent plus que moi.
Là où je me questionne et où je réfléchis, c’est que j’en suis venue à éprouver de la culpabilité. Culpabilité de lire autant, surtout. Et il est possible que certains éprouvent de la culpabilité à ne pas lire assez, suivant avec qui on discute.
Je n’ai pris conscience de cette culpabilité qu’en parlant avec une collègue de travail qui aime affreusement lire comme moi. Et qui dévorait les bouquins, avant, mais manque de temps maintenant. J’ai eu l’impression de me sentir comprise, dénuée de tout sentiment de culpabilité et de pouvoir lui parler franchement, sans me trouver d’excuses.
Des excuses ? Mais pourquoi me trouver des excuses ? Eh oui, parfois, quand je discute avec des gens qui ne côtoient pas comme moi (comme vous, peut-être) la sphère un peu littéraire/livresque (j’avais pas envie de choisir entre les deux mots, aha), j’essaie de rationnaliser ma passion de la lecture.
« Oh, tu sais, parfois, quand je fais les nuits au boulot, j’ai des insomnies, donc je lis. Ça va vite, ensuite, tu sais. »
« Naturellement, je lis plutôt vite, puis 300 pages, il n’est pas si épais, ce bouquin. »
« Je lis tellement plus vite sur liseuse, c’est un truc pas croyable. »
Je pourrais en décliner tellement d’autres, mais cela n’apporterait pas tant pour l’article.
J’essaie donc de minimiser ma vitesse de lecture. J’essaie de la normaliser. C’est un peu bête, en fait, de vouloir normaliser ça, quelque part. Parce que personne ne lit de la même manière. Nous n’avons pas les mêmes envies de lecture, qu’il s’agisse de goût ou d’implication. Certains aiment lire un roman comme on reste dans un film : immergés du début à la fin. D’autres préfèrent de la jouer séries : en plusieurs épisodes. D’autres commencent un bout et finiront plus tard, quand l’envie reviendra. C’est le but de la lecture : pouvoir s’adapter à chacun.
En gros, ça veut dire que je devrais assumer ma vitesse de lecture et sourire sans complexe aux gens qui s’étonnent que je lise autant. Et que les autres devraient sourire à ceux qui leur font sentir qu’ils ne lisent pas assez vite.
Cela étant, je pense que cette culpabilité vient de plusieurs choses, et en premier lieu, l’aspect financier. Pour lire des livres, il faut les acheter. Et il est possible que certains aient du mal à intégrer qu’on puisse dépenser « autant » en romans et autres. J’ai mis des guillemets, parce que nous nous n’achetons pas tous, nous n’achetons pas tout, et que nous investissons selon nos choix (et qu’on emprunte aux amis, à la biblio, qu’on relit, qu’on… bref). D’autres iront faire des voyages. D’autres de bons restos. D’autres des sorties entre amis. On pourrait décliner ça à l’infini. C’est juste investir dans des centres d’intérêt qui nous sont propres.
Sauf que là, je m’égare. Je m’éloigne de mon sujet principal : la vitesse de lecture, et la culpabilité qu’elle peut engendrer chez nous (ouaip, maintenant je vous inclue, parce que je sais que je ne suis pas la seule à la ressentir. Ou peut-être que si ? Rassurez-moi !).
Et comme je vais bientôt tourner en rond, je vais clore l’article (qui n’aura sans doute pas été une grande réussite, mais c’était cool de vous parler par clavier interposé comme ça !). Je lis ma centaine de romans par année, ou moins, ou plus, et vous, vous en lisez le nombre que vous désirez aussi. Chacun est libre de lire sans culpabilité ! Prenons juste conscience que notre vitesse de lecture est une facette de nos personnalités, de nos besoins et nos envies à une certaine période (je ne garantis pas que je lirai encore autant dans 3 ans, c’est un fait). Et avec ce que j’ai écrit plus haut, je me dis qu’on peut aussi se dire que les réactions des autres impliquent d’autres variables que la simple « vitesse de lecture » : l’investissement financier, le temps libre dont nous disposons, le choix de nos passions… nous sommes tous uniques, et la confrontation de nos univers spécifiques provoque des réactions. Parfois similaires et à la longue gênantes, parfois particulières et libératrices.
Tant que ça ne nous empêche pas de lire comme on le souhaite ! Il y a déjà bien assez de choses pour nous cadrer à ce niveau-là !
Qu’en pensez-vous ? Quelle est votre vitesse de lecture et votre ressenti par rapport à elle ? Comment les gens réagissent quand vous leur en parlez ?

Ce « Cha’ papote » a-t-il été intéressant ou juste vain ? N’hésitez pas à me faire un retour aussi, parce que c’est un début et si ça doit être une fin, je dois le savoir xD

7 commentaires:

  1. Kikouuu
    Je culpabilise tout le temps.
    Av1nt je culpabilisais car mon futur ex mari me faisait comprendre que lire c'est une perte de temps. Je lisais "beaucoup" et donc je passais des heures à "rien foutre" ou encore avec des phrases du genre "t'as qye ça à faire ?"
    Et maintenant, entre ma maladie et ma vie qui a pris un tournant radical, je lis moins du coup je culpabilise car je ne lis plus autant qu'avant et ça me manaue en plus.
    Du coup mon rythme de lecture a baissé et ça me rend surtout triste mais j'espère retrouver mon rythme d'avant : 3 à 5 livres par semaine.. ce serait top de pouvoir retrouver ce bonheur m1intenant que je n'ai plus de remarques vexantes..
    Maintennt je lis 1 livres par semaine du coup..

    Voilà mon petit temoignage ..
    Ps: vivrment ton prochain article papotage, c'etait top !
    Bizzz

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  2. Coucou Charlène, merci pour cet article, je l'attendais et je suis ravie de le découvrir.
    Je pense que le principal avec la lecture est de se faire plaisir, peu importe le genre de livres qu'on lit, peu importe le temps qu'on passe dessus, le nombre de livres qu'on lit à l'année, tant que le plaisir est là c'est la seule chose qui compte.
    Ma vitesse de lecture est de 70 à 100 pages par heure. Certain(e)s ont été choqué par le fait que je connaisse ce chiffre. Je ne me suis pas amusée spécialement à les compter mais vu que parfois je n'ai qu'une heure devant moi, ce n'est pas bien difficile de voir ce qu'on lit. Je tourne entre 150 et 200 livres par an et j'en suis ravie.
    Concernant la réaction des gens, je suis souvent incomprise et juger méchamment malheureusement. J'ai eu le droit à tout, normal tu bosses pas tu as rien de mieux à foutre, tu n'as pas de vie, la vie ne s'arrête pas avec les livres, c'est débile de lire ça sert à rien, tu crois pas qu'il y a des choses plus utiles à acheter à la place, etc... Je ne cite que les réflexions qui reviennent sans cesse. Heureusement la blogo/booktube m'a permis de me sentir moins seule face à ma passion. Ils ne savent pas et ne veulent pas savoir que même lorsque je bossais n40h/semaine et que j'avais 2h de transports par jour je lisais quand même entre 2 et 4 romans par semaine, que j'achète des romans ok mais les 3/4 du temps je dépense pas plus de 50€ dans le mois quand d'autres vont dépenser en sorties en tout genre, ou dans l'achat de vêtements, de jeux vidéos, etc... Je ne regarde pas souvent la télé en semaine et je joue à des jeux vidéos le soir. Tout est une question d'organisation, c'est comme pour tout. J'ai le temps de m'occuper de moi, de prendre du temps pour les corvées ménagères, les courses, les sorties avec la famille et les amis quand même. C'est ma seule grosse passion et ce depuis que je suis toute petite. Je trouve juste dommage qu'on me juge pour ça alors que je ne juge pas les autres.

    Ce "Cha'papote" était très intéressant et j'espère qu'il y en aura d'autres.
    Bonne soirée!!!

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  3. Bonsoir,

    Il m'arrive de culpabilisée mais rarement, je lis vite ou pas, tel nombre de livre ou un autre, pour moi ça n'a pas d'importance. L'important c'est de prendre du plaisir à sa lecture. le reste est accessoire !! Rendez-vous au prochain Cha'papote !!

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  4. Déjà, j'adore le titre de l'article ! C'était bien trouvé ;)
    Ensuite, eh bien je te comprends, sauf que pour ma part, il y a les 2 : la culpabilité de ne pas lire assez vite par rapport à la sphère livresque et les copines de plume, et celle de lire beaucoup trop par rapport à mon entourage direct ou indirect. J'ai l'impression d'être un escargot par rapport à Justine, toi, Cindy et d'autres blogueuses, mais avec le temps, j'ai appris que nos vies étaient trop différentes pour qu'on ait le même rythme de lecture. Ça m'a fait me sentir moins coupable :) J'ai une ancienne collègue de boulot, amie aujourd'hui, qui va arriver à la cinquantaine, et qui m'a avoué ne pas aimer lire (elle m'a choquée ce jour-là lol), et pourtant, admirer les gens comme moi qui lisent beaucoup. Qu'elle me dise ça a allégé ma culpabilité de grande lectrice et l'a transformée en fierté. Une autre ancienne collègue m'a avoué lire plus de livres pratiques, tandis qu'une autre m'a dit préférer le fantastique (quand je dis que j'écris, ça en vient sur ce genre de sujet, tu sais bien comment ça se passe... ^^). Du coup, la culpabilité s'envole vu qu'on parle à des gens qui, bien qu'avec des habitudes différentes, nous comprennent. Et ça fait du bien.

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  5. D'un autre côté, mes proches (notamment du côté de ma mère, elle comprise) ne comprennent pas comment je peux passer autant de temps à lire et autant d'argent dans ce loisir (oui, on ne va pas se le cacher, ça finit par coûter cher, tout ça !). C'est tellement peinant... et déstabilisant. Là, je culpabilise non seulement parce que je lis beaucoup plus qu'eux, mais aussi et surtout parce que j'ai à me justifier sur mon moyen d'évasion, mon moyen de garder la tête hors de l'eau, ce moyen qui permet à tous de gérer les problèmes du quotidien. C'est lourd, et ça fait tellement mal... Ma mère va marcher, mon grand-père joue aux cartes avec des copains et fait du vélo, ma tante se ballade au bord du lac ou en ville... Chacun a un moyen de se vider la tête, mais moi, quand je parle du mien, il y a des jours où on me reproche violemment d'avoir celui-là. Je ne fais rien de mal pourtant, je me ressource et me remotive en m'évadant dans le monde de quelqu'un d'autre. Je ne trafique pas de drogues, ne fais pas de courses de voiture en douce la nuit, ne revends pas mes organes ou mon sang à des trucs illégaux... mais parfois, j'ai l'impression que c'est tout comme ! Et le pire, c'est que ma mère et ma grand-tante étaient de grandes lectrices dans leur jeunesse, ce qui ne fait qu'augmenter la douleur que causent leurs remarques. Un temps, ma mère me reprochait que je dépensais trop là-dedans. Bon, c'est vrai qu'à l'époque de Valentina, je me suis fait plaisir avec cette ME et d'autres (je dirais que je mettais facile entre 50 et 70€ / mois grosso-modo, voire parfois plus suivant les occasions), m'enfin, c'est pas comme si je m'achetais 2 paires de chaussures de grand couturier par mois !! (j'ai une amie qui faisait ça alors qu'elle avait une paie de coiffeuse... et un loyer à payer !) Bref, je me suis rendu compte toute seule qu'il fallait que je diminue les frais. J'ai travaillé dessus, ça a marché, et cette culpabilité face à l'achat compulsif a disparu. Une de moins ! Maintenant, je n'achète dans l'immédiat que s'il y a coup de coeur (genre certains Lumen, ou les tant attendus de Legardinier), sinon j'attends les offres (que ce soit sur le papier ou le numérique). Et je m'en sors bien ! Je suis actuellement dans un budget de 10 à 20€ / mois (en moyenne 2 livres GF d'occas', ou 2 poches neufs, ou plusieurs numériques en promotion), et ça me convient très bien ! Mon Book Haul de septembre par exemple : 1 livre papier ; 3,50€. J'pense qu'on peut difficilement faire mieux lol. Là encore, la culpabilité s'est transformée en fierté.

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  6. Quant à ma vitesse de lecture... woh, vaste sujet aussi lol Je lisais très vite quand j'étais enfant (un livre Grand Galop ou Heartland me faisait une soirée) ; ça a un peu diminué lors de mes études (j'ai vraiment repris la lecture en seconde, quand ma meilleure amie m'a prêté Eragon et que j'ai enchaîné avec Twilight derrière, et ces pavés me faisaient maxi 1 semaine [Twilight, 2 ou 3 jours seulement chaque opus lol]). Quand j'ai commencé à travailler, je lisais pendant mes pauses repas ainsi que le soir avant d'aller au dodo, donc j'étais à 1 livre / semaine, voire 1,5. Mais à partir du moment où j'ai été en couple, puis en ménage (tout s'est enchaîné), ça a été les montagnes russes lol Un mois je ne lisais plus qu'un livre parce que j'avais trop de choses à faire en trop peu de temps, le suivant j'en lisais 5, simplement parce que j'avais besoin d'évacuer un trop-plein de stress. Et puis alors conjuguer tout ça avec l'écriture... c'est le pompon. Et là, je me suis mise à culpabiliser de ne plus lire assez. C'est dingue, quand même ! Mais je sentais qu'il me manquait quelque chose d'essentiel, je ne me reconnaissais plus. Du coup, pour être de nouveau en phase avec moi-même, je me suis planifié un nombre de pages à lire par jour, et au final, ça m'a un peu soulagée et fait décompresser. Il n'empêche que, bien que je lise désormais en moyenne 50 livres par an (c'est-à-dire certes plus que quand j'étais enfant, mais moins que quand j'étais ado'), ma famille arrive encore à me faire culpabiliser ! Les livres sont un monde imaginaire dans lequel il ne fait pas bon vivre, parce que ce n'est pas ça qui va nous garantir un boulot stable et les sous qui vont permettre de payer les factures et la bouffe, bla bla bla... A côté de ça, les autres ne me font plus culpabiliser du tout ! Au contraire, leur ébahissement me rend fière de mes capacités de lectrices et de mes talents d'auteur ! :) Comme quoi, tout est relatif, finalement !

    Désolée pour ce roman (que j'ai dû couper en 3 parce que Blogger le refusait xD), mais ton sujet m'inspirait... ^^ Au prochain papoti-papotons (même avant) ! ;) Bisous ♥

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  7. C'est un article bien intéressant. Pour ma part, je lis un livre par semaine; j'aimerais lire beaucoup plus mais le temps me manque avec le travail et la maison. ça me fait donc une soixantaine de livres lus par année. Par contre j'ai une PAL très impressionnante, de quoi lire jusqu'à la retraite. Je lis vite mais pas beaucoup de temps pour le faire. Par contre ce que les gens en pensent autour de moi, ça ne m'intéresse pas, je fais ce que je veux hihi voilà.

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