samedi 17 mars 2018

Lola, sérieux ! (Luce Michel)

Lola, 39 ans, Parisienne, célibataire, sage (parfois), gribouille pour gagner sa vie et… est fan de romances. Une addiction qu’elle dissimule à tous, sauf à son journal.
Comme toute femme, elle espère rencontrer le prince charmant, bien qu’il soit surévalué. Elle préférerait un partenaire toujours disponible plutôt qu’un gars avec un cheval. Sérieusement, avez-vous déjà essayé de garer un cheval dans Paris ?
Mais ses lectures, elles, sont des contes de fées.
Lola parviendra-t-elle à réconcilier ses deux réalités ?

Oui ! Encore une chronique ! C’est exceptionnel, je vous préviens ;)

Lola, sérieux ! nous parle de Lola (on s’en sera douté), toujours célibataire à l’approche de la quarantaine. Illustratrice jeunesse, elle mène un rythme de vie un peu décalé, cherche l’homme de sa vie, et trouve du réconfort dans des romans d’amour sans l’avouer à personne ou presque. Serait-il temps qu’elle change quelque chose pour enfin avancer, elle qui a tant l’impression de stagner ?

Alors. Parlons peu, mais parlons bien. Ce livre m’a laissée sérieusement mitigée. Je m’étais attendue à rire, à voir de la romance, à me retrouver dans une femme – certes un peu plus âgée que moi, mais quand même ! – un peu décalée et qui aime les romances. Que nenni ! Je suis tombée de haut, en embarquant dans un roman de chick-lit pure ou presque, du genre à me laisser en plan derrière le train.

Mais comment ça se fait ? Comme d’autres, je crois avoir été accrochée par le résumé, qui pourtant parle assez bien de l’histoire, mais trop peu. J’ai aussi et surtout été intriguée par la phrase d’accroche du livre : « Cher prince charmant, quand tu m’auras enfin trouvée, je commence par t’en coller une. On ne fait pas attendre une dame. » Pour moi, le ton était donné, je m’attendais à une sorte de Georgia Nicholson un peu plus sarcastique, qui m’aurait fait rire parce qu’entière et avec des déboires originaux.

L’histoire de Lola est un peu différente. Lola ne sait pas trop sur quel pied danser, elle mène un quotidien qu’elle qualifie elle-même de paresseuse, se promet d’arranger les choses et de faire plus sainement le lendemain, et n’accomplit jamais ses promesses. Elle critique pas mal, accepte des aventures sans lendemain alors qu’elle rêve de trouver le bon prétendant, et bref, elle est en décalage, voire en contradiction, avec ses propres aspirations. Bien sûr, il serait facile de se retrouver en elle, quelque part : nous avons tous des résolutions que nous ne tenons pas. Mais j’avoue que plusieurs fois, on est tombé pour moi dans des clichés, dans des choix qui m’ont laissée déroutée. Ça n’a juste pas du tout collé…

Je pense que l’humour présent dans le livre n’était tout simplement pas le mien, et qu’il fait partie du genre chick-lit, qui me laisse de marbre. Ce n’est pas la première fois que ça arrive, ma lecture du Diable s’habille en Prada avait été une pure torture (ou presque !) alors que j’avais tant aimé le film. La chick-lit fait appel à une superficialité (ou autre chose encore ?) que je ne possède définitivement pas, raison peut-être pour laquelle je n’ai pas réussi à apprécier les aventures de Lola.

D’autant que… pardon, mais la fin m’a laissée incroyablement frustrée ! D’un coup, comme ça, paf, apparaît une résolution du problème majeur de Lola, sans nom, sans précision, comme si elle avait frotté la lampe d’Aladdin en secret et que nous découvrions la réalisation de son souhait les yeux fermés. Sérieusement ? Mais elle trime tout le bouquin (en faisant de super mauvais choix !) et on n’a même pas le droit à un petit nom ? Ah non, ah non ! J’ai relu tout le chapitre, histoire d’être sûre, mais rien, nada. Comme vous pourrez le constater, je suis encore frustrée. J’aurais presque envie de bouder.

Et là, vous vous dites que quand même, j’ai un peu apprécié Lola. Oui, bien sûr ! Lola a quelque chose d’attendrissant, dans son envie de faire mieux, dans ses manières de faire… dans ses faiblesses comme ses forces. On la rejoint de toute façon à un moment ou à un autre, mais j’avoue qu’il y a eu trop peu de connivences pour moi. Luce Michel a écrit un roman qui n’a pas collé, ceci dit, j’ai bien apprécié sa plume, qui reste légère.

Que dire de plus ? Le roman se lit rapidement, que l’on apprécie ce que fait Lola ou pas. En fait, on a envie de voir comment tout va se terminer pour elle. On râle quand elle fait des erreurs, quand elle se laisse avoir, quand elle ne se bouge pas, on la prend en amitié quand même, et on a envie que sa vie change, bon sang ! C’est aussi la raison pour laquelle je ressors si mitigée de ma lecture : j’avais tant attendu la conclusion que celle proposée m’a déçue. Je ne regrette pas ma lecture, non, mais j’en suis un peu déçue quand même. Ce n’était pas ce que je m’étais imaginée, pas avec ce qui était proposé, en tout cas. Je voulais de la romance contemporaine, et je n’en ai pas trouvé…

En conclusion, un roman de chick-lit différent de ce à quoi je m’attendais. J’aurais voulu plus de romance, une héroïne au caractère plus trempée, plus déterminée, mais j’ai quand même apprécié Lola à sa façon. Je me suis prise d’affection pour cette femme en totale contradiction avec ses profonds désirs, mais je ressors déçue et frustrée de la fin. J’aurais voulu quelque chose de net, après toute cette traversée du brouillard ! Encore un roman qui me fera dire que la chick-lit n’est définitivement pas un genre pour moi. Ceci dit, Lola est une héroïne qui pourra plaire, parce qu’elle est un peu différente de tout le monde. On se retrouve toujours à un moment proche d’elle… mais ça n’aura pas suffi pour moi.
Une bonne lecture que je recommande aux amatrices de chick-lit, un roman qui m’aura un peu déçue mais que je ne regrette pas d’avoir lu ! Ce sera donc un 14/20 pour moi !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire